La société EEC Technologie est une jeune entreprise d’Apt (Vaucluse) qui propose d’installer des capteurs dans les chambres des maisons de retraites et des EHPAD, qui alerte le personnel en cas de chute. Ces capteurs d’EEC-technologies utilisent l’intelligence artificielle mais ne collectent pas de données médicales.
Quel est votre parcours ?
Fondée en mars 2021, par deux jeunes entrepreneurs, Andrea POZZO et Matteo GACHON, la société EEC Technologie est le fruit de plusieurs années de recherche.
Le projet est né d’une volonté de trouver des solutions face à une problématique urgente de notre société, le glissement vers la dépendance de nos ainés. Le syndrome de glissement se caractérise par un changement de comportement assez soudain chez une personne âgée, accompagné d’une perte d’autonomie. En cas de syndrome de glissement confirmé, une entrée en maison de retraite est souvent nécessaire. Toutefois, le maintien à domicile (MAD) des personnes âgées en perte d’autonomie ou de celles en situation de handicap, peut être réalisé grâce à différentes prestations d’ordre médical, financier ou encore technique. EEC Technologie développe des capteurs dans les chambres des maisons de retraite et des EHPAD, qui alerte le personnel en cas de chute. Une chute devient dangereuse si la personne reste sans intervention plus de 45 minutes, car des complications peuvent survenir : déshydratation, hypothermie si le sol est froid par exemple.
La technologie est actuellement testée dans des établissements à Noves et Cabanes (Bouches-du-Rhône). Le dispositif sera à terme commercialisé cet été pour les particuliers.
Quelle est l’activité principale de votre entreprise ?
« Nous développement des petits cubes bourrés de technologies pour détecter les habitudes des personnes âgées. Il suffit de les brancher pour qu’ils communiquent à l’entourage, via différents capteurs, de données analysées et assimilées par l’IA. Concrètement, nous installons deux petits boîtiers dans la chambre : un capteur regarde le lit, l’autre regarde l’environnement de la chambre : mouvements, vibrations températures, hygrométrie, luminosité et taux d’UV. Il existe 11 natures de capteur qui découpent les journées et les données sont ensuite analysées par une intelligence artificielle. Il n’y a pas de micro, ni de caméras dans les chambres.
Pour exemple, le cadre de santé ou le médecin de l’établissement pourra voir le temps de sommeil par chambre, le nombre de fois où le résident se lève dans la nuit, s’il y a un changement notable par rapport aux habitudes enregistrées, etc. Pour les équipes de nuit, il y a une alerte sur un téléphone qui annonce qu’il s’est produit une anomalie dans telle chambre. Nous ne relions pas les données collectées au nom des résidents, mais mettons en évidence les anomalies par numéro de chambre. »
Pourquoi s’implanter en centre-ville d’Apt ? Qu’est-ce que vous apporte cette localisation ?
« Je suis né à Cavaillon, puis j’ai voyagé à l’étranger pendant quelques années et décidé de revenir sur Apt, pour me rapprocher de ma famille. Nous avons monté ce projet avec un ami d’enfance, Andrea. Sans études particulières dans le domaine de la domotique, nous avons été totalement autodidactes en programmation. La domotique était à l’époque une passion. Mon grand-père ayant été hospitalisé, j’ai commencé à installer des capteurs de mouvement dans le salon et dans la cuisine de ma grand-mère restant seule à son domicile. Puis, j’ai décidé de diversifier ces derniers et d’analyser régulièrement les données.
Les deux entrepreneurs partagent aujourd’hui les bureaux d’autres porteurs de projet, en centre-ville d’Apt. Plusieurs autoentrepreneurs ont décidé de se regrouper au sein d’un local commercial qu’ils ont nommé la Voûte. « Les bureaux partagés nous permettent de s’entraider en partageant nos compétences et notre savoir-faire sur différentes thématiques, l’informatique, le marketing digital, etc. C’est une belle aventure que nous avons débutée ! »
Qu’est-ce qui vous rend fier aujourd’hui ?
« Nous sommes fiers d’avoir développé un projet utile à la société et d’y avoir donné du sens à notre idée de départ. L’idée est à la fois de prévenir des chutes en agissant sur l’environnement comme par exemple l’éclairage automatique des lumières, mais aussi détecter les chutes en alertant immédiatement les équipes afin qu’elles puissent être au bon endroit, au bon moment et ainsi optimiser leurs actions durant leurs tournées. Enfin, nous souhaitons comprendre les changements d’habitudes des résidents et anticiper les soins à leur apporter, via le contrôle de la qualité d’air et l’automatisation des températures par exemple.
Quelles sont vos perspectives de développement, vos challenges ?
« Le développement de la Silver Economie au cœur de la ville d’Apt, est une véritable opportunité pour nous. Nous avons terminé la phase BETA de développement logiciel, nous finalisons notre levée de fond et continuons à rencontrer les différents réseaux de notre domaine d’intervention afin de réaliser parallèlement la phase de commercialisation. La phase de test est également primordiale pour que les financeurs l’intègrent dans leur démarche commerciale.
Enfin, notre prochaine échéance est la rentrée de septembre 2021, pour le recrutement de développeurs informatiques et des techniciens d’installation dès la rentrée de septembre 2021 !
EEC Technologies a signé la charte d’engagement « École – Entreprise » initiée par Cap Luberon L’objectif étant de familiariser les jeunes lycéens de la Cité scolaire d’Apt, avec le milieu professionnel. Nous leur proposerons des ateliers d’initiation et allons créer des postes de découverte professionnelle, afin qu’ils puissent participer à la mise en place de notre technologie, mais également qu’ils aient tout le temps d’écoute et d’observation qu’ils le souhaitent. »
Quelles sont vos attentes sur le territoire ?
« Nous sommes heureux de l’accompagnement apporté via les différents acteurs du territoire. Les mises en relation, nous ont notamment, permis aujourd’hui d’intégrer la French Tech Grande Provence. Nous avons également pris contact avec le Département et l’ARS. Notre solution a en effet une forte valeur ajoutée pour la sécurité sociale. Le coût des chutes est d’environ 2 milliards d’euros par an. Notre technologie est un petit investissement supplémentaire pour les établissements, qui contribue grandement au volet de prévention.
Nous recherchons par ailleurs sur le territoire des locaux pour nous agrandir. En effet, une fois la phase de commercialisation terminée, nous devrons faire de l’assemblage qui nécessitera un espace de montage. »
EEC Technologies – Andrea POZZO et Matteo GACHON
12 Place Jules Ferry – 84400 Apt